La mise en scène et le spectaculaire ont toujours caractérisé les renversements des anciennes structures sociales et politiques, et émaillé les périodes de rupture qui en résultent. L’effet recherché ne fut jamais autre que la propagation, dans les différentes couches de la société, de l’esprit animant la révolution en cours.
Une partie des ces symboles et de ces expressions de la Révolution sont, par essence, transgressifs, impertinents et violents, mais leurs effets sur l’imagination collective, aussi évanescents puissent-ils être, en sont d’autant plus puissants et percutants. La violence dans toute révolution est à la fois réelle et symbolique, rituelle et spectaculaire. Nous tenterons dans les Cahiers d’avant la chute d’analyser cet aspect de la Révolution iranienne.
En ces jours hivernaux où le Régime islamique use de l’arme des exécutions sommaires afin de propager lâchement la terreur, le découragement et le désespoir dans le coeur de la population iranienne, n’oublions pas que le combat contre la dictature ne se résume pas au combat contre la République islamique. Nous luttons contre nos peurs et notre désespoir, contre nos découragements et nos abandons. Sur cette voie tumultueuse sur laquelle nous nous sommes engagés, notre seule boussole est la liberté, l’égalité et l’indépendance. Trois aimants, trois guides, trois compas qu’il ne faudra à aucun prix abandonner en cours de route.